blog européen

mardi 26 février 2008

Des badauds et des ours

Le temps ayant été particulièrement clément ces derniers jours à Tübingen et à Stuttgart, les rues et les parcs se trouvent soudainement envahis de badauds un peu ébahis par les rayons de soleil hivernaux. C'est l'occasion de remarquer l'absence de lieux "sociaux", c'est à dire d'endroits où les gens se retrouvent pour flâner, discuter, prendre le soleil en public : terrasses de cafés, squares, parcs et marches d'opéra sont tous des lieux de vie où l'on se croise, l'on se rencontre et l'on se frotte l'un à l'autre de manière (j'oserai dire) assez "latine". Paris fourmille de pareils endroits. Ici, la différence est flagrante, tellement les espaces de vie commune sont rares. L'on a ainsi vite fait le tour de la "Schlossplatz" de Stuttgart et de son parc adjacent, l'un des seuls grands lieux ouverts et agréables à contempler de la ville. Ce dimanche, l'affluence était telle que les gens se trouvaient obligés de s'entasser les uns sur les autres sur la pelouse, par fois à même la rue. A Tübingen, ville universitaire que je connais également un peu mieux, les lieux de rencontre me semblent plus nombreux quoi qu'encore restreints par la petite taille de la ville. L'ex jardin botanique comme le pont sur le Neckar sont d'assez sympathiques lieux de rencontre (photos à venir); sinon, il reste encore la machine à café du restaurant universitaire, centre névralgique de la vie estudiantine. Peut-être ce nombre relativement restreint de lieux communs est-il dû à cette hypothétique sphère d'espace individuel à laquelle les Allemands vouent tant de respect, et qui les rendraient moins "sociaux" et plus individualistes que nous latins. En même temps, je répugne à avancer une explication du genre à confirmer les clichés sur les différences culturelles au sein de l'Europe. Je dirais plutôt que la vie sociale des Allemands, qui ne sont pas plus froids que leurs voisins italiens, se mène et s'épanouit davantage dans des cercles privés (famille, amis) sans qu'ils aient recours à autant de lieux de vie publique que nous en France. Ce pourquoi il est étrange de les voir se précipiter par milliers sur la pelouse de la même place afin de profiter des premiers rayons du printemps. Mon cône de glace au cassis à la main, je me sentais moi-même un peu comme un ours sorti d'une longue hibernation...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour ta sortie d'hibernation blogosphérienne :)
Ca donne (presque) envie d'être en hiver et de voir les premiers rayons de soleil encore emmitouflés dans son écharpe...