blog européen

lundi 30 avril 2007

Calinomètre politique

Ces derniers temps, Ségolène Royal s'affiche un peu partout auprès de responsables politiques influents: l'idole des centristes, Jacques Delors tout comme les tenants d'une grande coalition "à l'italienne" (Romano Prodi), voire "à l'allemande" (Cohn-Bendit). En soi, la tactique est quelque peu futile, ou du moins arrive beaucoup trop tard: à moins d'une semaine du second tour, l'influence que peut exercer ces personnalités sur les voteurs est sans doute marginale.




Cela étant dit, Ségolène Royal a néanmoins très judicieusement choisi ses soutiens: en voyant Delors à la télé tout souriant, hébété et heureux de l'attention que lui portaient les journalistes, j'ai été instinctivement saisie d'un élan affection et d'une irrésistible envie de lui faire un gros calin.


D'où mon idée du calinomètre: essayer de répertorier les hommes et les femmes politiques qui ont les bouilles les plus sympathiques et qui attirent le plus les irréductibles passionnels de mon genre.

J'avoue que cette première fournée relève de critères purement subjectifs (le fait que sur les cinq, deux aient été présidents de la Commission européenne est une pure coincidence). Je suis prête à entendre suggestions en tout genre.





Jacques Delors: D'aucuns y verront l'idéal-type du technocrate européen rasoir. Foutaises! Derrière les costumes proprets, ses cravates moches et son air de papi gateau se cache LE grand européen des vingt dernières années. Sans lui, pas de traité de Maastricht, pas d'euro, pas d'Europe, quoi!
Je lui donne un bon 4/5 sur le calinomètre personnel.



François Bayrou: on a beau dire, sa tête de sympathique gentleman farmer/instit de qaund j'avais 9 ans en a séduit plus d'un dans cette campagne. J'avoue que mon envie de lui faire des calins n'a pas été permanente dans les semaines qui ont précédé le premier tour - mais comment résister quand ladit candidat vous annonce en plein meeting la date de son anniversaire? On a envie de lui organiser une fête avec tous ses copains autour d'un gateau au chocolat et de bouteilles de fanta rien que pour son tracteur.


Ci-dessous un bon exemple dans la veine terroir, proche-du-peuple: Bayrou Germinal.





Difficilement crédible. D'autre part, Bayrou reste sympathique aux yeux des centristes seulement, alors qu'un vrai calinométrable est universellement irrésistible. 2/5 seulement.



Romano Prodi: avec ses airs de Bilbo le Hobbit, sa tenacité et sa volubilité caractéristique, la bouille du président du Conseil italien interpelle même les calinologues les plus endurcis. Les images parlent pour elles-mêmes.

Ah oui, et le fait qu'il ait été président de la Commission pendant cinq ans ne le désservit pas non plus...


4,5/5


Bill Clinton: dans son cas je parlerais davantage de charisme que de calinitude, deux notions proches mais qu'il convient de distinguer. Clinton est sympathique car, à l'image de nombreux hommes politiques anglo-saxons (Blair), il joue sur le côté grand frère/gendre idéal... Avec le recul, le scandale Monica lui rajoute même une dimension de charmant séducteur. Ci-dessous deux "photo opportunities" : je laisse à vous de juger lequel est le plus naturel...




3/5 pour Bill Clinton








Et pour Tony Blair? euh, ça dépend...


J'attends vos commentaires et suggestions!

jeudi 26 avril 2007

« Balle au centre » ? – 2

Je reviens sur mes propos précédents. Il existe bien un centre en France ! Du moins je l’espère, depuis que Bayrou a annoncé (mais on s’en doutait) son projet de création d’un nouveau Parti Démocratique. Quand est-ce que je peux prendre ma carte ? Peut-être sommes nous en train de vivre un moment décisif de refondation de la scène politique française. Ou pas. Nous verrons le 6 mai, puis le soir du 17 juin.
Quoi qu’il en soit, difficile de nier que depuis environ un an, les deux grandes forces politiques du pays sont l’objet de tentatives de réformation profondes sous l’impulsion de nouveaux dirigeants dynamiques, agressifs et ambitieux. Sur ce, apparaît il y a trois mois à peine l’Orson Welles de la vie politique française, l’énigmatique troisième homme Bayrou, qui a réussi à se frayer un chemin sur ce qui apparaissait il y a encore peu comme le tranchant de la lame idéologique qui séparait le PS de l’UMP, et à convaincre assez d’électeurs pour s’attirer les bonnes grâces de tout le monde.





Résumons.

- à droite, la transition entre le chiraquisme bienveillant et monarchique à la machine à broyer UMP à de Sarkozy a été lente et pernicieuse, et jalonnée de petites phrases mesquines et de messes basses dans l’ambiance feutrée des couloirs du pouvoir. Accusant le chiraquisme d’un interventionnisme et d’une rhétorique socialisante trop affable, Sarkozy parvient à opérer un revirement de l’UMP vers la droite profonde*, moins sur le plan économique que sociétal, sans toutefois abandonner les bases du paradigme gaullien*. Aujourd’hui, avec Chirac déjà à moitié allongé sur la guillotine, demeure un formidable appareil de parti, incroyablement efficace dans sa capacité à mobiliser et un chef charismatique, visiblement doué du don d’ubiquité, mais qui peine pour autant à délaisser son image de petit lieutenant autocratique.

- à gauche : fin 2006, le PS élit une illustre inconnue, la sibylline Ségolène, pour le représenter aux élections présidentielles de 2007. Alors dorlotée par les médias, une partie des adhérents du PS se demandent nerveusement s’ils ont fait le bon choix. En voici une autre qui, si elle ne va pas jusqu’à se dire couverte de cicatrices sous ses tailleurs blancs, a su se démener pour s’imposer face à la vieille garde du parti, qui constatait cyniquement son succès populaire. Avec Royal (d’après mes amis socialistes du moins), on assiste sans doute à une franche tentative de la gauche française d’enfin s’aligner sur la ligne plus pragmatique des sociaux démocrates européens, davantage en phase avec la nécessité de remédier aux faiblesses structurelles qui accablent l’économie française. Se disant blairiste. Qu’est-ce qui a sapé la campagne de Ségolène Royal ? François Hollande ? La façon qu’elle a de ressembler aux … de La vie est un long fleuve tranquille, ses boulettes à répétition ou son spot de campagne absolument désolant ? Envers et contre tout, vote utile aidant dans les derniers moments, elle se qualifie au premier tour et assure même au parti qui la déteste un score plutôt confortable.

- Et voici qu’émergerait à présent un hypothétique « centre », doté d’un candidat à la bouille sympathique, gentleman-farmer capable de réciter une mini anthologie de poèmes à lui tout seul, et qui remet à plat tous les termes du débat. Sa volonté de se démarquer de l’UDF, trop marquée à droite, en créant un nouveau parti, est légitime. Mais son avenir dépend sans doute du score de Ségolène Royal au second tour. Sans vouloir faire « boule de cristal », examinons les différents scénarios possibles. Que Ségolène se casse monumentalement la pipe, et c’en est fini de la social-démocratie française du PS, dont les mannes seraient alors sans doute reprises par une tendance gauchisante chauve plus traditionnelle (pour ne citer personne). Dans ce cas-là, dans l’optique des législatives, c’est plus qu’un chemin que Bayrou se fraye pour son PD, c’est un véritable boulevard haussmannien, lieu de convergence des optimistes et des déçus. A mon avis, Bayrou parie sur une défaite de la gauche. Mais il suffit que Royal gagne, ou qu’elle perde de très peu, pour légitimer l’expérience d’un PS réformé, revitalisé mais frustré, et d’humeur combative. Rattrapé sur sa gauche, il restera alors très peu de place à Bayrou pour construire une véritable force politique majeure au centre.

Ce que j’en retire, perso, c’est qu’indépendamment du sort final du candidat Bayrou, finalement, au PS ou au PD, les valeurs des « sexy centristes » finiront par s’imposer. Tant pis pour les autres, ils n’avaient qu’à se confectionner de meilleurs t-shirts.


http://jeuneudf68.over-blog.com/archive-12-04-2006.html

* Les termes en italiques dans le paragraphe ci-dessus sont des expressions très « Sciences Po » qui n’ont d’autre origine que mon propre lexique politique imaginaire…

Hello world

Les Français (et je m’inclus dans le lot) si passionnés par cette campagne qu’ils ont tendance à oublier qu’au delà de nos frontières, la planète continue de tourner.
Pour vous donner un exemple, je viens ce lire les chiffres suivants, tirés du rapport trimestriel sur la situation humanitaire en Irak de la Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak.

- 3 000 personnes arrêtées depuis l'instauration du plan de sécurité à Bagdad mi-février.
- 37 641 personnes en prison, beaucoup sans jugement, ni chef d'accusation.
- Près de 2 millions de déplacés depuis 2003.
- 153 journalistes tués depuis mars 2003.
- 200 universitaires tués depuis 2003.
- 12 000 médecins ont fuit le pays.
- 54 % des Irakiens vivent avec moins de 1 dollar par jour.
- Seuls 32 % des Irakiens ont accès à l'eau potable.
- 8 millions d'Irakiens ont besoin d'une assistance humanitaire urgente, dont 432 000 enfants.
- Le taux de chômage approche les 60 %.
- Le taux d'inflation a atteint 70 % en juillet 2006.

D’habitude, je soupçonne la presse française de profiter des sentiments d’antiaméricanisme primaires latents au sein de la population à l’occasion d’articles sur la situation en Iraq. Il est aisé, mais également assez abject, de s’enorgueillir de l’état désastreux du pays simplement afin de pouvoir dire « I told you so » en tirant la langue aux Américains.
Mais ces chiffres sont réellement alarmants. D’après l’article en question, le rapport a constaté un manque de coopération de la part du gouvernement irakien, qui a arrêté depuis plusieurs mois de publier les chiffres de la mortalité. Au delà des violences sectaires, l’ONU s’inquiète également des abus journaliers des droits de l’homme, autant par des membres de la rébellion que par les forces de l’ordre et du gouvernement: interpellations et détentions arbitraires, restrictions des libertés de la presse, etc.
Avant de m’insurger contre cette situation, je me pose la question de si l’on peut vraiment exiger l’irréprochabilité d’un gouvernement face à des difficultés telles que celles que rencontre le gouvernement irakien. Comment gagner contre un adversaire qui ne respecte pas les mêmes règles que vous ? Face à une source de danger permanente et indiscutable, la préservation de l’intérêt commun, dans ce cas la sécurité et des services de base, n’est-elle pas ici préférable au respect des libertés individuelles ? Sans tomber dans le discours qui consiste à dire que le respect des valeurs démocratiques est une marque de faiblesse, il faut certainement concéder une certaine marge au gouvernement irakien.
Mais la comment justifier, au nom de la sécurité, un manque de transparence sur les chiffres de la mortalité ? Si ceux-ci sont élevés, comme ils l’ont été depuis peu, leur publication consisterait en un aveu de faiblesse important autant pour le gouvernement américain que pour l’administration présidentielle américaine.
Le rapport constate également que les violences contre les femmes accusées de « conduite immorale » au Kurdistan rencontrent peu ou pas de sanction, bien que la province du nord, qui s’auto-administre plus ou moins toute seule depuis 2003, soit un véritable havre de paix comparé aux violences quotidiennes qui accablent Bagdad. Aucun impératif ne justifie le cautionnement par l’Etat d’un intégrisme religieux violent et négateur de l’individu. D’autant plus que les violations des droits de l’homme restées impunies sont dangereuses au long terme pour la salubrité de la culture démocratique irakienne naissante, si elle existe.
Bon, voilà, je suis montée sur mes grands chevaux sans grande conséquence… Pour me déculpabiliser, voici un lien vers le site de la Croix Rouge sur l’Irak ; l’ensemble est très informatif :
http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/iraq?opendocument?opendocument&link=home

mercredi 25 avril 2007

"Balle au centre"?

Je reprends ici le nom du journal des jeunes UDF de Sciences Po, que l’on voyait juste mercredi dernier, sur scène à Bercy, flamboyants sous une nuée de confettis, battant du pied aux sons de la chanson de campagne de Bayrou et bras grands ouverts sur l’avenir. Mais voilà, la révolution orange n’aura pas lieu en France – cette fois-ci. Depuis deux jours, tous les journaux titrent sur une supposée foire d’empoigne des votes Bayrou entre PS et UMP, chacun des protagonistes y mêlant paroles mielleuses sur le respect des électeurs et promesses sous-entendues au quinzième degré. La réalité, c’est que le vote centriste n’est pas à prendre ; j’ai l’impression que les candidats se trompent de terrain de campagne: le centre, s'il fera peut-être basculer l'élection, n'est pas pour autant à prendre. La gauche comme la droite ont passé leur temps à dénigrer Bayrou, le rejetant alternativement dans un camp comme dans l'autre. Il faut rester cohérent avec soi-même: il est contradictoire de nier l’existence d’un centre tout en essayant d’y faire appel. Si le clivage droite-gauche existe réellement en France, alors l’électorat Bayrou se scindera naturellement en deux en fonction de ses préférences respectives initiales, et aucune propagande si séduisante soit-elle pour un social-démocrate ou un démocrate-social n’y fera grand-chose.

Je crains d’autant plus que la part gauchisante de l’électorat de Bayrou soit quelque peu réduite, ces derniers ayant eu un réflexe de dernier moment sous l’effet de la pression « vote utile », les souvenirs cauchemardesques de 2002 réapparaissant au moment fatidique dans la solitude de l’isoloir. C’est donc Sarkozy qui va récupérer la majeure partie des votes UDF.
Maintenant que Sarkozy va gagner, que nous restera-t-il du PS ? Une cohabitation est certes improbable, mais pas totalement impossible. Si c'est vraiment le cas, je songerais sans doute sérieusement à un moyen d'effectuer le reste de mes études à l'étranger. Peut-être cette élection amorce-t-elle un tournant de la vie politique française vers une véritable bipolarisation, avec une gauche littéralement recentrée, abandonnant ses vieux substrats idéologiques marxisants et une droite plus éloignée du centre, à nouveau fermement ancrée dans son camp par son attachement aux valeurs de l’autorité et du libéralisme.

Mais ce que je retiendrais sans doute de ce premier tour, c'est ça:



En voyant l'air attristé et candide et de ce petit vieillard franchement déçu, j'ai spontanément ressenti comme un élan de pitié... avant de me rappeler que c'était le Le Pen rasciste, xénophobe, populiste et souverainiste dont la simple vue me fait me hérisser. Un électeur sur dix, 3 824 258 voix, je trouve que cela fait encore beaucoup...




lundi 16 avril 2007

Elfriede Jelinek

Afin de faire face à des accusations de légèreté, voire de superficialité, j’aborderai un sujet plus intellectuel que la manière dont il faut coiffer les cheveux bouclés. J’aimerais évoquer rapidement pour ceux qui ne la connaissent pas une auteur(e) autrichienne (face au feu de la controverse orthographique concernant la féminisation des mots, je souhaite rester neutre), découverte par votre humble rédactrice il y a quelque peu en cours d’allemand.
Elfriede Jelinek s’est rapidement fait connaître, détester et respecter par des textes provocants, extrêmement dérangeants. Elle est notamment l’auteur(e) de La Pianiste, livre qui a par la suite été repris sous forme de film. Le livre que je lis d’elle en ce moment, « Les exclus » est le portrait d’une bande de jeunes dans l’Autriche d’après-guerre. Ces derniers, issus de milieux modestes, ne sont pas seulement exclus du soi-disant « miracle économique » que connaît le pays ; adolescents mal insérés dans la nouvelle culture jeune qui éclot alors au tournant des années soixante, ils se targuent de prétentions philosophiques, artistiques et littéraires, affectionnant et travestissant à la fois Sartre, Camus, Sade et George Bataille. Pour affirmer leur supériorité morale et leur dégoût de la société bourgeoise, ils se tournent vers la violence et le crime de bas étage : mais ce mépris et cette volonté de destruction sont davantage révélateurs d’un manque et d’une profonde aspiration à la conformité avec la culture dominante, faite de jolies filles, de disques d’Elvis Presley et de dimanches au parc en famille. Contrairement à la quatrième page de couverture de l’édition que j’ai achetée, je ne vous dévoilerait pas illico la fin du livre, mais sachez qu’il se clôt sur un crime terrible, qui dépasse dans sa violence la mesure de la médiocrité des personnages.

Dans chacun de ses livres sculptés au vitriol, Jelinek s’attaque à des mythes de la société autrichienne, en particulier l’idylle selon laquelle l’Autriche, lavée de toute culpabilité de sympathie avec le nazisme, n’aurait pas connu la barbarie: pour son lecteur candide, elle fait ressortir de derrière les façades tranquilles les pires horreurs : cannibalisme, inceste et viols sortent de l’ombre, les cadavres empilés remontent des fosses communes … (cf son dernier roman Enfants des morts). Elle donne également dans ses livres une image pour les moins très glauque de la condition des femmes, soumises au diktat d’une libido masculine égoïste et sadique (pour la dimension féministe de son oeuvre, voir sa nouvelle « Lust » ou le roman Les Amantes).

Son engagement politique et littéraire est la raison pour laquelle Elfriede Jelinek est souvent la cible d’attaques de la part de l’extrême droite dans son pays d’origine; en février 2000, pour protester contre l’arrivée de l’extrême droite au gouvernement, elle interdit la représentations de ses pièces dans toute l’Autriche. Récemment, au nom de la liberté d’expression, elle a soutenu Peter Handke, l’écrivain pro-serbe dont la pièce a été interdite à la Comédie Française à Paris.

Elfriede Jelinek est également un personnage étrange, qui cultive une image d’excentrique, voire de névrosée. Elle a connu une enfance difficile, sous l’emprise d’une mère oppressante et d’un père absent. Il paraît qu’il lui est arrivé de rester un an sans sortir de chez elle…

Quoi qu’il en soit, je trouve que « Les Exclus » est un livre remarquable, écrit dans un style dynamique, nerveux et acerbe qui se défait de nombreuses conventions littéraires. Je vous conseille donc Elfriede Jelinek : même si le portrait que je vous en fait ne vous charme guère, lisez là par simple curiosité, comme je l’ai fait d’abord. Ah oui, et accessoirement, elle a également reçu le prix Nobel de littérature en 2004…


Lien vers un de ses textes, un discours prononcé devant une académie allemande

http://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/JELINEK/11741

Il faudra en excuser le côté parfois sibyllin, après tout, c’est publié dans Le Monde diplomatique!

jeudi 12 avril 2007

Des difficultés de la bouclitude


La photo de moi avec les cheveux courts pour mes amateurs!


C'est officiel, je déteste aller chez le coiffeur. Non pas en vertu du résultat final, qui est globalement satisfaisant. Mais c'est une expérience très déprimante. L'endroit en soi ressemble à une usine à mémés (désolée Elsa de devoir réitérer le commentaire); les coiffeuses ont l'air totalement blasées, mais s'attendent quand même à ce que vous leur fassiez la conversation.


En plus, les coiffeurs ne savent jamais comment coiffer des cheveux bouclés.


Pour info, il paraît que Christiane Taubira est la porte parole du Parti Radical de Gauche, qui ont appelé à voter PS dès le premier tour

Les confessions d'une closet communist

Je n'ai jamais auparavant voté en France. Ma participation aux campagnes électorales ou référendaires des dernières années a été quelque peu tempérée par la présence de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes d'eau entre moi et la mère patrie. Je puise également dans mes flegmatiques racines anglosaxonnes une distance qui m'incite parfois à considérer la vie politique française comme un ensemble de phénomènes vaguement burlesques. Il suffit de lire régulièrement le suivi de la campagne par la presse anglosaxonne pour se faire une idée de l'ironie désabusée avec laquelle les insulaires d'outremanche nous toisent.

... ironie quelque peu méritée car ils restent à maints égards plus civilisés que nous : ) Mais je m'égare.

Seulement voilà, j'ai la nationalité française, je dispose donc de ce que je considère comme un devoir de voter. Me voici parachutée dans le monde de la vie politique française, élément dans lequel je commence à peine de surnager. Ayant très peu d'antécédents politiques (j'ai voté une fois pour Blair, j'aurais voté oui au référendum) je pensais avoir d'abord du mal à me situer politiquement. Je me vois surtout comme quelqu'un de libéral sur le plan économique et sociétal, et j'hésite entre François Bayrou et Ségolène Royal.

Ainsi, pour mieux me situer sur l'échiqiuer politique français, j'ai effectué un certain nombre de tests politiques sur internet. En voici les résultats:
- http://www.politest.com/, un site fabriqué par des anciens élèves de Sciences Po. Dès lors, la réponse est forcément en deux parties.

I) Parti Radical de Gauche
II) PS

C'est ainsi que j'ai découvert l'existence du parti radical de gauche... Ils me sont généralement assez sympathiques mais ne présentent aucun candidat. Par contre l'une des figures de proue du parti est Christiane Taubira, à l'origine de la loi Taubira, cette loi mémorielle qui reconnait l'esclavage et la traite comme des crimes contre l'humanité. J'avoue que les lois de ce genre, par principe purement déclaratoires me posent difficulté.

- http://www.politicalcompass.org/, un site américain pour qui tout français est forcément un gauchiste. Leurs résultats se présentent sous forme de graphe, situant l'interrogé à un point entre droite/gauche et libéralisme/autoritarisme. C'est assez marrant de faire des comparatifs: moi-même, je ne me situe pas loin de Ghandi : )
http://www.politicalcompass.org/printablegraph?ec=-2.75&soc=-5.74
Voici ce que cela donne:


J'avoue que c'est assez ébourrifant. La première fois que j'ai effectué le test, j'étais à égalité entre Buffet et Bayrou. Ne croyant pas mes petits yeux de blairiste, j'ai refait le test. Mais visiblement la tendance se confirme.
Je peux dès lors émettre plusieurs hypothèses:

1 - je suis une "closet communist", une communiste refoulée (à noter que pendant longtemps j'avais un poster de Staline dans mon placard)

2 - ce n'est pas moi qui suis communiste, mais simplement les communistes qui ont changé. Il serait peut-être temps, non?

3 - ce test est pourri. Où sont les 8 points Bayrou et les 4 points Sarkozy que j'avais encaissés la première fois que j'ai passé le test?


Vous ressemblez à Ségolène Royal 44%

Vos points communs avec les autres candidats:

2/ Dominique Voynet 44%
3/ Marie-Georges Buffet 40%
4/ François Bayrou 40%
5/ Frédéric Nihous 40%
6/ Nicolas Sarkozy 36%
7/ Philippe de Villiers 28%
8/ Olivier Besancenot 24% !!!
9/ Jean-Marie Le Pen 20% !!!!! j'ai pourtant dit que j'étais contre la peine de mort?!
10/ Arlette Laguiller 20%

Dans l'ensemble, c'est peut-être le test le plus dosé. Mais permettez moi encore d'émettre quelques doutes: comment arrive-t-on à avoir autant de points communs avec Marie George Buffet qu'avec François Bayrou ou... Frédéric Nihous??


De tout cela, en fin de compte, il faut conclure que faire ces tests politiques est une entreprise futile et contreproductive.

En effet, il apparaît très fortement d'après ces test que je suis A GAUCHE. Humpf. Mais la blairiste en moi, qui voit dans le PS un parti encore assez fortement idéologisé dont les franges prennent parfois des accents marxistes, se rebelle.

Résultat: retour à la case départ.

Défloration du blog

Dans un accès soudain et très virulent de narcissisme, j'ai eu l'envie subite et assez débile de créer un blog. Le voici donc...
Pour ceux qui s'interrogent, errabunda signifie "vagabonde" en latin; je tire ce mot du titre d'un poème de Baudelaire. Quant à babble, c'est, vous l'aurez sans doute compris, de l'anglais pour babiller, blablater, balbutier...
J'ai encore un peu honte d'en diffuser l'adresse, puisqu'il est encore assez vide. Il faut aussi noter que, étant dotée d'une flemme de nature à frequemment paralyser toute activité pseudo-intellectuelle, je crains que ce blog, dont la survie dépend entièrement de ma motivation, ne fasse pas long feu.
Cependant, comme il l'a déjà été souligné, créer un blog est un acte quelque peu narcissique. Or, j'aime voir s'étaler sur un écran ou sur une feuille ligne après ligne de mon écriture. Je me disais aussi que ce serait sympa de pouvoir donner de mes nouvelles lorsque je serai à l'étranger l'année prochaine.
En attendant, c'est surout une bonne excuse pour éviter de travailler.