blog européen

mercredi 25 avril 2007

"Balle au centre"?

Je reprends ici le nom du journal des jeunes UDF de Sciences Po, que l’on voyait juste mercredi dernier, sur scène à Bercy, flamboyants sous une nuée de confettis, battant du pied aux sons de la chanson de campagne de Bayrou et bras grands ouverts sur l’avenir. Mais voilà, la révolution orange n’aura pas lieu en France – cette fois-ci. Depuis deux jours, tous les journaux titrent sur une supposée foire d’empoigne des votes Bayrou entre PS et UMP, chacun des protagonistes y mêlant paroles mielleuses sur le respect des électeurs et promesses sous-entendues au quinzième degré. La réalité, c’est que le vote centriste n’est pas à prendre ; j’ai l’impression que les candidats se trompent de terrain de campagne: le centre, s'il fera peut-être basculer l'élection, n'est pas pour autant à prendre. La gauche comme la droite ont passé leur temps à dénigrer Bayrou, le rejetant alternativement dans un camp comme dans l'autre. Il faut rester cohérent avec soi-même: il est contradictoire de nier l’existence d’un centre tout en essayant d’y faire appel. Si le clivage droite-gauche existe réellement en France, alors l’électorat Bayrou se scindera naturellement en deux en fonction de ses préférences respectives initiales, et aucune propagande si séduisante soit-elle pour un social-démocrate ou un démocrate-social n’y fera grand-chose.

Je crains d’autant plus que la part gauchisante de l’électorat de Bayrou soit quelque peu réduite, ces derniers ayant eu un réflexe de dernier moment sous l’effet de la pression « vote utile », les souvenirs cauchemardesques de 2002 réapparaissant au moment fatidique dans la solitude de l’isoloir. C’est donc Sarkozy qui va récupérer la majeure partie des votes UDF.
Maintenant que Sarkozy va gagner, que nous restera-t-il du PS ? Une cohabitation est certes improbable, mais pas totalement impossible. Si c'est vraiment le cas, je songerais sans doute sérieusement à un moyen d'effectuer le reste de mes études à l'étranger. Peut-être cette élection amorce-t-elle un tournant de la vie politique française vers une véritable bipolarisation, avec une gauche littéralement recentrée, abandonnant ses vieux substrats idéologiques marxisants et une droite plus éloignée du centre, à nouveau fermement ancrée dans son camp par son attachement aux valeurs de l’autorité et du libéralisme.

Mais ce que je retiendrais sans doute de ce premier tour, c'est ça:



En voyant l'air attristé et candide et de ce petit vieillard franchement déçu, j'ai spontanément ressenti comme un élan de pitié... avant de me rappeler que c'était le Le Pen rasciste, xénophobe, populiste et souverainiste dont la simple vue me fait me hérisser. Un électeur sur dix, 3 824 258 voix, je trouve que cela fait encore beaucoup...




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bah, 10% de cons réactionnaires et ignorants, voire de fachos décérébrés, je trouve que ça doit approcher la moyenne européenne (Europe de l'Est non incluse).