blog européen

vendredi 26 octobre 2007

Première semaine de cours !

Après plus d'un mois de glande, il a été difficile mais salutaire de se remettre à se lever tot pour aller humer l'air des amphithéatres tübinguois.

Mardi 9h : mon premier "Seminar", équivalent allemand des conférences de méthode à sciences po : un prof, 25 élèves, des exposés, encore et toujours des exposés... J'y vais tout de même avec une certaine dose d'anxiété, n'ayant meme pas compris l'intitulé du cours (quelque chose à voir avec de l'analyse comparée de systèmes à plusieurs niveaux dans l'UE...) Oubliant que les Allemands ont depuis longtemps acquis la pratique du quart d'heure académique, je pédale de toutes mes petites jambes pour arriver à 9h pile... devant une salle toute vide et noire! Heureusement, ce ne devait être encore un autre cours fantôme comme il m'en est arrivé pendant la "première" semaine de cours (pour une raison que j'ignore, les cours de l'institut de sciences politiques commencent une semaine après tout le monde). Ô miracle, j'ai même pu à peu près comprendre de quoi il s'agissait: une étude approfondie des politiques de justice et affaires intérieures de l'Union Européenne... Dans la foulée, je me suis donc inscrite pour un "Referat", un exposé, à la différence qu'en Allemagne ceux-ci durent environ 45 minutes! Mes premiers cours magistraux ("Vorlesungen") ne se sont pas trop mal passés non plus : je me suis moi-même épatée, comprenant entre 70 et 80% de ce qui était dit.
Ce premier pas ayant été franchi, je me sens à présent une vraie étudiante Erasmus, capable d'affronter tous les défis (douze heures de cours par semaine) et bravant fièrement les subtilités de chaque matière (tout en attendant beaucoup d'indulgence de la part des profs et des élèves).

Mercredi : 3 heures de cours, suivis d'une session sportive très peu banale, à quoi il faut rajouter une énième "Erasmus Party" qui a fini par s'étioler vers 3 heures et demie du matin. Les cours en question: un cours magistral d'histoire de l'art sur "Les Modernes" (je me suis fait plaisir), suivi d'un autre Vorlesung plus reposant car en anglais, portant sur les organisations internationales. Après cet effort intellectuel intense, rien de mieux qu'une bonne part d'"Apfelstrudel" entre copines, (gateau roulé aux pommes et à la canelle, réchauffé et servi avec de la crème à la vanille) dans ce qui est devenu mon café de prédilection. On peut non seulement y manger, mais également choisir sur quel type de coussin l'on préfère poser ses fesses ! Il existe en effet selon ses humeurs des coussins durs, des coussins moelleurs, des coussins à graines, etc. Cette dose de sucre et de gras ayant été ingérée, l'inimaginable a lieu: dans un sursaut incompréhensible d'énergie, je quitte ma chambre pour sortir dans la nuit noire et aller jouer du "Frauenfussball", du football féminin, par 8 degrés au "Sportzentrum". Je suis d'avis qu'il faut tout essayer au moins une fois, dans les limites du raisonable. Le plus drôle, c'est que l'expérience a plutôt bien réussi : une bonne ambiance, plein d'autres étudiantes étrangères et de l'exercice physique que l'on ne sent pas passer. J'ai envie d'y retourner la semaine prochaine : je vous tiendrai au courant de la bonne tenue de cette résolution!
Après une heure et demie de joujou avec des balles, je suis un peu fatiguée. Mais cela n'a que peu d'importance : le rythme frénétique erasmusien suit son cours, en dépit du, ou plutôt en vertu du début du semestre. Les fêtes se démultiplient ainsi au fur et à mesure des semaines: ce soir-là, party au "Kookoo's Club" de Fichtenweg, un grand complexe de résidences étudiantes au nord de la ville. L'endroit a beau être un peu difficile d'accès, il y règne une ambiance des plus sympathiques.

Jeudi : ayant très peu dormi, il faut que je m'accroche pour bien suivre mon premier cours magistral sur le conflit israélo-palestinien, pendant lequel on nous assène directement du "1993-2001 : Processus de paix ?". A la fin des deux heures, je voyais valser
autour de ma tête les Oslo I, les Camp David et les Oslo II ... Le reste de la journée par contre a été d'une banalité assez reposante : restaurant universitaire, visite guidée de la bibliothèque, suite sans fin de tisanes, pâtes et sommeil. On fini bien par retrouver ses repères...

Aujourd'hui : deux heures de cours (Analyse comparée des systèmes politiques du Moyen-Orient) et petit saut de puce bien mérité vers Stuttgart pour la dose règlementaire de câlins! :)

Demain : on the road again, départ de mon week-end d'excursion à Fribourg! Oh joie d'avoir tant de choses à faire!

lundi 15 octobre 2007

"Sorry"

Vu dans le Monde du 16 octobre 2007:

mardi 9 octobre 2007

Affres ferroviaires

Je prévoyais de rentrer quelques jours en France pour régler quelques petits problèmes administratifs et voir de la famille. Avant de partir, j'ai fait la rencontre de 2 sur 3 de mes collocataires. Dommage : il a fallu que je doive rentrer en France la semaine où tout le monde emménage et pendant laquelle il est important de marquer son territoire... ENfin, me basant sur ce que j'ai déjà vu ailleurs, l'organisation est apparemment le maître-mot des collocations allemandes, et je m'attends à trouver en rentrant une feuille de roulement de nettoyage de la cuisine (avec check-list s'il vous plaît), de l'achat du PQ, du liquide vaisselle, etc.
Ainsi, je commande, comme j'en ai l'habitude, mes billets sur le site de la SNCF pour découvrir une semaine avant mon départ que je n'ai aucun moyen de me les faire envoyer/de les retirer, en l'absence de tout guichet SNCF en Allemagne. Logique, me dira-t-on, mais il fallait y penser. Plusieurs jours et 106 euros de carte de réduction allemande plus tard, je me retrouve le soir d'avant mon départ toujours sans billet pour l'aller. Acheter son billet à la dernière minute, c'est une mauvaise habitude que de fréquents aller-retours en TGV développent, et qui n'a pas en général d'incidence sur le prix et la disponibilité des places en France. J'ai ainsi malheureusement extrapolé ce genre de certitudes à propos du réseau ferroviaire allemand. Impossible de trouver des places pour le TGV du lendemain matin pour Paris, même à 6:55, le train étant complètement booké. Sinon il restait encore des places en première classe à 165 euros... Idem pour le train de nuit. Je me suis retrouvée à faire pas moins de 3 correspondances, rien que pour arriver à Strasbourg. Total du voyage Tübingen-Nantes : 7 trains différents, beaucoup de billets à faire composter.

Le détail du voyage :

Tübingen - Herrenberg
Herrenberg - Universität Stuttgart (pour faire coucou à mon amoureux)
Stuttgart - Karlsruhe
Karlsruhe - Offenburg (J'ai du regarder ou c'était sur une carte, en pensant que j'avais peut-être fait un détour par la Suisse)
Offenburg - Strasbourg (par TER alsacien dans la brume matinale...)
Strasbourg - Paris - passage à Sciences Po que j'eus souhaité éviter!
Paris - Nantes

S'il est compliqué d'obtenir un billet en Allemagne, en revanche, leurs trains sont d'une ponctualité absolument irréprochable. De même, la nouvelle déco design pompeuse Christian Lacroix des TGV ressemble vraiment à de la rigolade en comparaison avec le ICE, son équivalent allemand, qui est mieux conçu, beaucoup plus spacieux et confortable. Quoi qu'il en soit, je ne reprends pas le train avant... samedi, voyage pour lequel j'ai heureusement pu obtenir un train direct Paris-Stuttgart, et qui ne devrait durer que quatre petites heures !

Récit d'une course épique de canards (jaunes)

... ou la preuve par A + B que l'on peut être allemand et ne pas se prendre au sérieux



Le weekend dernier soufflait à Tübingen comme un vent de folie: le centre ville regorgeait de monde, enfants, jeunes et vieux, la plupart tenant une glace à la main sous le pâle soleil d'automne, et tous grouillant d'impatience à l'idée d'assister à l'évènement sportif de loin le plus commenté depuis quelques semaines : la course de petits canards. A trois euros le canard, l'on était capable de participer à une sorte de loterie aquatique qui consistait à déverser une benne entière de coins coins jaunes dans la rivière et d'attribuer des prix divers aux fiers propriétaires des cent premiers "coureurs". Les conditions météorologiques et de terrain peu optimales, c'est à dire zéro courant et vents contraires, ont rendu nécessaire l'intervention de braves kayakeurs (du club local, forcément) pour faire avancer le peloton.



Sur la berge se tenaient des stands non pas associatifs, ni même promotionnels, mais où l'on pouvait trouver de la wurst en très grande quantité (en doutait-on encore?) Pas de bière cette fois-ci, vu le nombre d'enfants présents.
Parenthèse: il me semble d'après mon expérience très limitée outre-Rhin que le phénomène de "l'enfant-roi" y est tout à fait exacerbé. Par exemple, sur le nombre de petites têtes (très) blondes que je vois dans la rue, nombreuses sont celles qui s'amusent à se faire courir après par leurs parents. D'autres font des crises au supermarché, fouillant dans mon panier... Mêmes les méthodes pédagogiques allemandes, très laxistes, attachent moins d'importance à la notation et la hiérarchie qu'en France. Cela doit venir d'une sorte d'allergie des Allemands à l'autorité...

Bref. Résultat de la course ? C'est évidemment le petit canard jaune qui a gagné...


Je vous invite également à faire la connaissance d'Heinrich, le petit canard Tübinguois, qui sera mon compagnon de voyage ici sur ce blog. Voici par exemple Heinrich dans un bar, regardant avec moi le match France-Nouvelle-Zélande.
Il s'agit d'un bar italien, le "Little Italy", dont l'ambiance n'est pas des meilleures mais qui a l'avantage de diffuser TF1 les soirs de match. La musique techno remplace les commentaires, donnant toute l'affaire un côté un peu déjanté mais non sans comique. Nous étions 4 ploucs à se déplacer jusque dans ce bar, dont un Alsacien avec un accent à couper au couteau et (fait notable) un néo-zélandais un peu seul et dépité. Il faudrait que je commence à rechercher activement quelqu'un chez qui je puisse regarder TV5 :)

mardi 2 octobre 2007

Petit roman photo d'une journée à Stuttgart



Bonjour! Je viens d'arriver à Stuttgart de Tübingen par le train de 9 heures! Je viens visiter ma moitié, qui passe malheureusement son temps à me photographier! Il est pourtant bien trop tôt pour moi, comme l'indiquent mes tous petits yeux. Un petit café en ville s'impose!

Devinette : cherchez l'erreur dans cette photo!

...


ceux qui ont répondu "ton sourire narquois" ont eu FAUX. Il fallait dire : le stand de hotdogs à 1 euro en arrière-plan !

La matinée sera dédiée à une visite du centre-ville: son art contemporain, ses parcs, ses églises néogothiques... Disons que ce fut une visite-éclair, car j'ai la flemme de m'y attarder.






Visite qui inclut également la grande rue commerçante de Stuttgart, la "Königstrasse", signifiant "la rue du roi", le monarque en ces temps modernes devenant bien évidemment le consommateur (comme l'illustre cette photo de moi en train de choisir entre trois paires de gants chez H&M).


Souvent, pour s'amuser, les voyageurs intrépides
Prennent le S-Bahn, vaste oiseau souterrain,
Qui glisse, indolent compagnon de transit,
Au travers du tissu péri-urbain.



A l'exception de son coût élevé, le métro stuttgartois est un modèle de transport public sur lequel le monde entier, et tout particulièrement Paris, devrait prendre exemple. La ville étant très étendue, le réseau est lui-même très vaste, comptant plus d'une quinzaine de lignes de métro et environ une demi-douzaines de lignes de S-Bahn, l'équivalent de luxe de notre RER. Ses rames sont spacieuses, propres, et ne gigottent pas comme chez Disneyland. La stressée du métro parisien que j'étais se trouve donc transportée au septième ciel... à l'exception, donc, du prix: 2,30 un trajet simple de S-Bahn. N'ayant vu presque aucun mendiant, j'en suis à me demander où les Allemands mettent leurs pauvres (peut-être à l'Est?); en tout cas, pas dans le métro.


La fin de cette journée bien remplie s'amorce inévitablement... deux alternatives, souvent combinées, se présentent alors à nos germanophiles en herbe: d'une part une petite shoppe de bière dans un "Biergarten" (terasse verdoyante où l'on sert des rafraîssements dont il est inutile de préciser la teneur), d'autre part une dégustation de mets divers tous constitués de viande de porc (ci-contre, une brochette de porc à la Volksfest).

Pour clore cette charmante journée, une petite ballade nocturne : simplement pour vous montrer que "Stuttgart, by night", cela peut aussi être très joli!