blog européen

mardi 18 septembre 2007

A l'Est, pas mal de nouveau

Je vous invite à lever votre chapeau à mon grand retour parmi la communauté mondiale d'internautes. C'est ainsi qu'enfin, avec ô combien de joie, et en m'excusant de mon long silence, je vous livre mes premières impressions (toutes très positives).

Voici plusieurs choses qui ont frappé d'emblée la pseudo-parisienne depuis son arrivée à Tübingen:

- J'habite une chambre d'environ 15 mètres carrés dans une résidence universitaire située sur une colline aux abords de la ville. Comme je l'avais effectivement constaté sur Google Earth ici même, je suis indubitablement et irrémédiablement dans la campagne. A un tel point que j'ai pour voisins les plus immédiats un paisible troupeau de bovins, dont le doux meuglement me réveille parfois le matin. Ce côté pastoral n'est pas pour me déplaire, la contemplation d'une vache en train de brouter étant un spectable étonnamment fascinant.
La vue de ma fenêtre :

Cependant, je m'inquiète quelque peu pour mes congénaires, que je n'ai pas revues depuis le début de la semaine. Le dernier signe de vie remonte à lundi après-midi, quand j'entendis plusieurs mugissements lontains mais déchirants. Soit mes amies les vaches ont quelque peu rechigné à rejoindre définitivement l'étable pour passer l'hiver, soit il s'agissait de meuglements prémonitoires, mes vaches prévoyant de finir en jolies bottes de cuir comme j'en ai vu tant dans les (très) nombreuses boutiques de chaussures en ville.

- Heureusement, au cours de mon séjour de deux semaines à Tübingen, je n'ai pas seulement eu l'occasion de développer des sympathies avec la race bovine, mais aussi avec d'autres êtres humains, dotés d'une conscience et de facultés de langage plus développées. La plupart de mes nouvelles accointances sont d'autres étudiants Erasmus, que j'ai eu l'occasion de rencontrer lors de mes cours préparatoires d'allemand et pendant les nombreuses soirées qui sont organisées à notre encontre. Je parle malheureusement avec beaucoup de français et d'anglais, mais je me rattrape en papotant en allemand aux inombrables autres nationalités: grands blonds danois, italiens , polonais, slovènes, norvégiens (également grands et blonds)...

- J'évoquait les soirées Erasmus (ou Erasmi?) : j'ai l'impression qu'en Allemagne, toutes les occasions sont bonnes pour trinquer un bon coup. Les Français ont beau avoir la réputation d'être de grands buveurs (dire que l'on est français dans une soirée, c'est immédiatement passer pour un expert en vin), les Allemands se rattrapent dans la quantité (mais pas tant dans la qualité...). Il n'y a pas une ville où n'a pas lieu à un moment ou un autre une quelconque fête de la bière ou du vin. Exemple: en ce moment même à Tübingen, sur la place de la mairie, se tient un marché "provençal", qui comprend tout ce qu'il y a de plus kitsch et de plus cher à déguster au sud et à l'ouest du Rhin. La seule différence avec un marché provençal tel que nous le concevons en France, c'est qu'après six heures du soir, cela devient un marché... du vin, où l'on peut trinquer jusqu'à deux heures du matin autour de tables en bois parmi des gens grisés mais sympathiques. Enfin, tout cela n'est pas pour me déplaire: je commence déjà à élaborer des plans pour faire une petite visite de Munich pendant l'Oktoberfest.

- Au sujet de la gastronomie locale, j'avoue avoir quelque plus de difficultés que je ne l'imaginais à m'y habituer. N'ayant pas chopé de salmonellose, de mononucléose, etc., mes réticences peuvent paraître un peu surfaites. Cependant, je vous invite à faire l'expérience de ne manger que du café, des bretzels et des pommes pendant trois jours, puis d'enchaîner avec un régime continu de sandwichs au salami. A l'exception des plats cuisinés par mon voisin italien au 4e étage, je ne pense pas avoir pour l'instant eu l'occasion de manger quoi que ce soit de varié ou d'équilibré (je me fais des dîners-salades pour compenser). Ce weekend, lors d'une visite à Stuttgart, je pense avoir touché le degré zéro de la gastronomie dans un stand de la gare: imaginez-vous une saucisse, de taille conséquente, sur laquelle on balance une grosse louche de ketchup, soupoudrée de poudre à curry. Accompagnez ce beau mélange d'une combinaison de frites et d'un gros demi-litre de boisson gazeuse sucrée, et vous avez le menu à 4 euros chez "Currywurst Express".
Heureusment, il n'y a rien à craindre pour mon physique gracile, car je fais pas mal d'exercice physique: je me suis acheté un beau vélo d'occasion, avec lequel je file d'un bout à l'autre de la ville matin et soir, bravant les défis posés par la géologie locale (pentes, pommiers, trottoirs...). Je soupçonne le type de la boutique d'où je le tiens de m'avoir vendu un vélo pour enfants; peu importe, du moment qu'il sied parfaitement à ma petite taille.

- les Allemands étant très portés sur le tri des déchets, il pullule ici une quantité invraisemblable de poubelles, toutes ayant pour destin de recevoir un type précis de déchet. Il y a les sacs jaunes, pour les emballages, la poubelle pour le papier, pour le verre, la poubelle "Biomüll" (?), la poubelle "Restmüll" (pour le reste)... Personnellement, j'ai quatre poubelles, chacune étant de couleur différente, et dont on ne m'a pas encore expliqué le sens ou la raison: une jaune, une verte, une marron, et une rouge. Mystère et boule de gomme. En attendant l'arrivée de mes colocataires allemands, et au risque de faire mourir des ours blancs dans le pôle nord, je mets tout dans le même sac (le sac jaune, donc).

D'autres remarques en vrac:

- Le respect inoui porté pour les feux de signalisations, par piétons, cyclistes et conducteurs.

- Etonnant, quand on arrive de Paris, de trouver un abri pour pigeons ( je mettrai une photo pour en attester l'existence)

- Les méthodes pédagogiques allemandes: surtout, ne pas stresser les étudiants, au risque de les infantiliser

- Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les bus et les trains allemands ne sont pas toujours à l'heure.

- Cela fait plaisir de ne pas entendre parler de Sarkozy tous les jours, cinq fois par jour.

Voilà pour l'instant. J'espère pouvoir à l'avenir être davantage à jour dans le récit de mes aventures!

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