


D'après les cours de "interkulturelle Training" que j'ai reçus tout le long de mes deux semaines de stage d'intégration, l'étudiant Erasmus moyen connaît un "choc des cultures" au cours duquel plusieurs états psychologiques se succèdent. Au cours de la première phase, dite "d'euphorie", l'étudiant est fasciné par la nouveauté de son environnement et trouve tout absolument génial: nouveaux amis, bâtiments, nourriture, etc. C'est au cours de cette phase là que les clichés sur son pays d'accueil ont tendance à être invalidés par l'expérience de tous les jours. Par exemple: tiens, finalement les Allemands sont plus bordéliques qu'on le croyait, puisque leurs trains sont capables d'arriver en retard. Suivent les phases de "gueule de bois" et de "dépression", au cours desquelles le point de vue se retourne, et l'étudiant est à présent agacé par les éléments de sa culture d'accueil qui diffèrent des siens, et cherche à se recréer autour de lui un petit cocon de son pays d'origine.
Si l'on s'en tient à ce schéma, après un mois de séjour en Allemagne, je suis indubitablement toujours dans la phase d'euphorie: que j'aille à la fête de la bière avec mes nouveaux amis ou que je fasse les courses au supermarché du coin, je suis toujours particulièrement joyeuse et excitable.
Pour le reste cependant, je n'arrive pas à m'imaginer quels étaient les stéréotypes avec lesquels je suis arrivée en Allemagne; du coup, je ne peux pas vous dire s'ils ont été ou non balayés. Personnellement, je ne crois pas qu'il soit d'une grande utilité de réduire la richesse des expériences à l'étranger à une petite courbe bête et méchante, encore moins de nous la présenter afin de nous prévenir contre la fameuse phase de dépression. En matière de culture, la plupart des étudiants sont des gens assez sensés pour savoir qu'un stéréotype n'est jamais plus qu'un stéréotype, qu'il ait sa part de vérité ou non. C'est pourquoi il ne faut pas voir dans la fête de la bière l'incarnation suprême de la soit-disante "Bierkultur"; il s'agit à mes yeux d'une tradition qui comporte comme tous les fêtes de ce genre son lot de kitsch, volontairement étalé ou non: stands de Wurst tous les dix mètres, porcs entiers en borche grillant dans les rotisseries, les serveuses aux gorges pigeonnantes en robes traditionnelles et bière coulant à flots dans les grosses choppes de 1,5 L minimum (!)


5 commentaires:
Bon, si on peut se marrer en Allemagne, on peut surement se marrer partout ?
non ?
(ok je sors)
n'empêche j'aime beaucoup le mec avec son poulet sur la tête (dernière photo)...
je te l'accorde, pour se rassembler par milliers dans une tente géante pour boire et danser sur de la musique kitsch, il fau vraiment être froid et sans humour :)
C'est marrant on avait parlé de ces phases d'humeur de l'étudiant étranger dans mon cours sur la folie. Mais après deux mois au Pérou, et malgré 3 semaines passées à être malade je suis toujours dans la phase 1 :)
Rhôôôô, le zouli graphique de la déprime ! Le sens technique (supposé) des allemands serait-il en train d'imprégner ton épaisse carapace de littéraire ?
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