blog européen

vendredi 22 juin 2007

coup de gueule

Je suis très énervée, venant de passer un oral de mémoire collectif devant trois profs qui nous ont absolument saccagés. Non seulement leurs remarques étaient-elles toutes critiques, sous-entendant par exemple que nous n'avions pas lu notre bibliographie, mais nous étions tous tellement assommés (à huit heures du matin de surcroît...) que nous n'avons pas eu le réflexe combatif nécessaire pour nous défendre. Je ne comprends pas la méthode qui consiste à tirer à boulets rouges sur les élèves, qui est complètement anti-pédagogique, au lieu de vérifier leurs connaissances et d'engager une conversation, pour leur faire comprendre par eux-mêmes les défauts de leurs travaux. Leurs questions étaient impossibles à préparer. A multiples reprises, on nous a demandé si nous n'avions pas entendu parler de tel bouquin de tel historien culturel... Il s'agissait ainsi de vérifier que nous n'avions pas lu certains livres qui leur paraissaient cruciaux, en mentionnant d'un air méprisant qu'ils avaient été "dans trois quarts de la presse généraliste il y a trois ans". J'avais envie de donner une claque à l'examinatrice en question avant de lui faire remarquer que si nous les avions lu, ils seraient dans la bibliographie... Les questions ne portaient pratiquement pas du tout à sur notre mémoire, dont le sujet était "Théâtre et politique au vingtième siècle". J'aurais été très heureuse d'expliquer plus en détail la théorie du théâtre épico-dialectique de Brecht, la technique de distanciation, l'évolution de la doctrine du réalisme socialiste... Au lieu de cela, le fait de mentionner le nom de Staline à la page 10 a constitué une excuse suffisante pour nous mariner sur l'URSS, le but ouvert étant de nous faire dire que la révolution bolchévique de 1917 portait en elle les germes du totalitarisme. Le prof en question a fait feu, se lançant dans une série de questions très précises: le nom de la police politique créée en 1917? Y avait-il des prisons à cette époque là? par qui ont-elles été créées? Quand l'une d'entre nous (qui a du violemment réprimer ses opinions trotskystes) a fait la remarque que Trotsky, justement, avait moins été impliqué dans la terreur que Staline, l'autre renchéri, lui lançant d'un ton arrogant: "Alors, Trotsky était un grand démocrate?" (échange de regards interrogateurs entre les deux autres examinateurs) Honnêtement, n'y connaissant rien à l'histoire de la révolution bolchévique, je n'ai pas d'opinion particulière sur le sujet. Je reconnais qu'il existe sans doute un débat historiographique là-dessus, mais qu'a-t-il à faire dans un oral d'une demie heure sur le théâtre et la politique? Franchement?
J'ai eu l'impression qu'en lisant notre mémoire, ce type nous a immédiatement fiché comme "étudiants gauchistes superficiels" - toute ses questions visaient à nous le faire comprendre, et à nous faire dire le contraire de ce que, d'après lui, nous penserions sur la révolution bolchévique. Nous sommes ressortis complètement lessivés, dégoûtés, déçus, alors que personnellement, j'ai pris beaucoup de plaisir à bosser ce mémoire, qui, pour une fois, me rapprochait des thématiques littéraires que j'affectionne. Du coup, on a l'impression que les journées passées à la bibliothèque n'ont servi strictement à rien, puisque le mémoire était nul, et que nous somme tous des petites merdes ignorantes. Sale oral, qui du coup, a fait que je n'ai pas du tout profité de la fête de la musique. GRR! J'ai besoin d'un câlin! ou d'un punchball!

2 commentaires:

Elsa a dit…

calin^^

Anonyme a dit…

nice blog lady (in RED!!!)

so, what you are saying here, is that, after 2 years of teaching and talking politics, your teachers have finally unearth you as a communist!

closet no more!!

kill all the fascist pigs!!! (well, perhaps we shouldn't just go around killing pigs, maybe swearing at humans would be more efficient....)

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pinky